Tiens,
déjà dimanche ! Sept heures du matin. Le
macadam sortant de la nuit Se réveille surpris.
Aujourd'hui, Pas
de voitures rangées en épi, Mais des
camions, Remorques et étalages Qui s'installent en
ordre. C'est jour de déballage : Fruits, légumes,
crevettes, Chi-chi et tout à dix francs.
Les
lève-tôt sont déjà là Voulant
les produits frais. C'est l'heure du p'tit noir Au café
du coin.
Dix heures, Les allées se
remplissent, On entend marchands et colporteurs Vanter
leur marchandise.
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Telles
des vagues déferlantes, Les sudistes arrivent en
masse, Les parkings débordent, Il faut trouver une
place !
Un
p'tit blanc camarade ? Voilà onze heures ; de la
musique, Des Péruviens, un accordéoniste ! Le
marché a retrouvé ses couleurs, Il vit, il
respire, Son cur bat à cent à l'heure.
Déjà
midi, lheure du tiercé Et celle de
l'apéro. C'est le moment des bonnes affaires, On
liquide poissons, Salades et babioles.
Puis petit à
petit, Le marché s'essouffle, Un à un, les
étals se vident, Les allées grouillantes tout à
l'heure Se retrouvent sans voix et sans âme.
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Seuls, Quelques
résidus et quelques odeurs Nous rappellent Qu'il
s'est passé quelque chose.
Mais,
pas d'inquiétude, Car, cet après-midi Tout
sera net, Comme ce matin d'ailleurs. Alors, à
dimanche prochain, Si vous le voulez bien.
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