[ Présentation | Le Marché | La rue des Martyrs ]


entr'Indre émois


Le marché

Tiens, déjà dimanche !
Sept heures du matin.
Le macadam sortant de la nuit
Se réveille surpris.

Aujourd'hui,
Pas de voitures rangées en épi,
Mais des camions,
Remorques et étalages
Qui s'installent en ordre.
C'est jour de déballage :
Fruits, légumes, crevettes,
Chi-chi et tout à dix francs.

Les lève-tôt sont déjà là
Voulant les produits frais.
C'est l'heure du p'tit noir
Au café du coin.

Dix heures,
Les allées se remplissent,
On entend marchands
et colporteurs
Vanter leur marchandise.

Telles des vagues déferlantes,
Les sudistes arrivent en masse,
Les parkings débordent,
Il faut trouver une place !

Un p'tit blanc camarade ?
Voilà onze heures ; de la musique,
Des Péruviens, un accordéoniste !
Le marché a retrouvé ses couleurs,
Il vit, il respire,
Son cœur bat à cent à l'heure.

Déjà midi, l’heure du tiercé
Et celle de l'apéro.
C'est le moment des bonnes affaires,
On liquide poissons,
Salades et babioles.

Puis petit à petit,
Le marché s'essouffle,
Un à un, les étals se vident,
Les allées grouillantes tout à l'heure
Se retrouvent sans voix et sans âme.

Seuls,
Quelques résidus et quelques odeurs
Nous rappellent
Qu'il s'est passé quelque chose.

Mais, pas d'inquiétude,
Car, cet après-midi
Tout sera net,
Comme ce matin d'ailleurs.
Alors, à dimanche prochain,
Si vous le voulez bien.




Textes et croquis réalisés par Jean-Claude ROUSSEAUX.

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